«En ce temps-là, ils arrivaient de partout, de tous les coins d'Europe, attirés par le grand rêve américain. Les Livette, eux, viennent de Marseille, famille de pêcheurs franco-italiens. À New-York, la vie n'est pas facile pour les immigrants. Joseph Livette va trouver du travail comme poseur de rails sur le grand chemin de fer intercontinental qui va relier la côte Est à la Californie. Et tout naturellement, c'est à San Francisco qu'il va s'arrêter: la voie ferrée ne va pas plus loin.
Alors Joseph retrouve son métier de pêcheur et son jeune fils Dan commence à l'aider. Puis, le 18 avril 1906, c'est le drame: San Francisco, d'abord secouée par un terrible tremblement de terre, va être quasi détruite par l'incendie quand les canalisations de gaz cèdent. À dix-huit ans, Dan Livette est seul au monde.
Enfin, pas tout à fait: recueilli par des amis de son père, il va bientôt s'acheter un bateau de pêche, puis plusieurs. Il épouse Jane Seldon, la fille d'un des plus gros banquiers de Californie. L'éblouissement de Jane devant cette force de la nature sera de courte durée: ce grand gaillard paraît un peu rustre auprès des artistes ou des snobs dont elle s'entoure. Le fossé se creuse entre eux.
Dan, cependant, continue de développer ses affaires. Associé à l'ami de son père qui l'avait recueilli, il devient bientôt un armateur important. Il achète des cargos, les revend pour lancer une ligne de paquebots transatlantiques, bâtit des hôtels à Hawaii, et, la guerre finie, il est un des premiers à sentir le formidable essor que va connaître l'aviation: il fonde une compagnie aérienne.
Dans la solitude où il vivait de plus en plus, il a rencontré le véritable amour auprès de la fille de son comptable chinois, la ravissante May Ling qui l'aime et qui sait l'attendre avec patience. Une patience toutefois qui a ses limites...
Et puis c'est 1929. Si les navires et les avions de Dan ont survécu à tous les orages, rien ne résiste à la formidable tempête qui souffle sur toutes les Bourses du monde. C'est l'époque où les fortunes les mieux assises s'écroulent, où les banquiers sautent par les fenêtres. Dans la tourmente, que fera Dan, le loup solitaire?
En même temps que le roman d'une fantastique réussite, Les Bâtisseurs est un roman d'amour poignant: c'est le roman d'une ville et d'un homme pris entre deux femmes, accaparé aussi par la plus exigeante des maîtresses: ses affaires.
C'est un de ces livres dans lesquels on se plonge et dont on sort à regret. Howard Fast qui, avec Spartacus, avait su évoquer avec une rare puissance le drame de l'esclavage dans l'Italie romaine, a retrouvé ici la même verve et la même force pour conter l'épopée de ces géants qui ont fait l'Amérique: les Bâtisseurs.»
